En Kabylie, nombreuses sont les femmes d'exception qui ont marqué l'Histoire avec un grand H.
La plus iconique - celle qui est célébrée dans toute la Tamazgha - reste Lalla Fatma N'Soumer - digne héritière de la reine Dihya - celle qui combattit les Omeyyades au VIIème siècle.
Mais qu'en est-il des autres ?
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Qui sont ces dames qui ont activement permis au peuple kabyle de rester libre et fier malgré les envahisseurs et surtout malgré les persécutions ?
Chaque mois, des centaines de "kabylophiles" cherchent à les identifier pour mieux les comprendre.
La femme Kabyle ... toujours debout🇩🇿 pic.twitter.com/HpSbhNg5TJ
— Une Kabyle 🇩🇿ⵣ (@aynine006) June 15, 2022
Il est donc temps d’établir une liste de cinq femmes berbère célèbres qui ont laissé une emprunte indélébile dans l'esprit des Imazighen d'Algérie.
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Lalla Fatma N'Soumer, la résistante
Paris 16eme, Avenue Bugeaud ----> Avenue Lalla Fatma N'soumer, figure de la résistance algérienne à la colonisation française. pic.twitter.com/KDtHIQacWE
— Nassira El Moaddem (@NassiraELM) February 14, 2021
Rarement une femme n'aura autant incarné la lutte anti-coloniale que Lalla Fatma N'Soumer ou "ⴼⴰⴹⵎⴰ ⵏ ⵙⵓⵎⵔ" en tifinagh).
Au XIXème siècle, l’armée française a véritablement pris le contrôle du Maghreb pour y installer ses quartiers et exploiter les populations autochtones.
Ces dernières, soumises et dominées, ne pouvaient qu’obéir aux ordres du colon souverain dans sa plantation.
Malgré tout, certaines poches de résistance se sont organisées pour bouter l'envahisseur hors du territoire.
Et plus particulièrement en Kabylie, où les berbères n'ont eu de cesse de combattre férocement pour leur liberté.
En 1854, Chérif Boubaghla - le chef de la résistance locale meurt - Lalla Faḍma n Sumer prend sa succession.
Durant trois longues années, elle infligera des pertes colossales aux troupes françaises avant d’être capturée en 1857.
Emprisonnée, elle meurt aux mains de ses bourreaux en 1863, à Tablat.
Aujourd'hui, elle est non seulement célébrée par le peuple algérien, mais aussi par toutes les féministes du monde entier.
C'est un symbole quasi-universel du "girl power".
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Isabelle Adjani, la Reine
L'actrice française algérienne kabyle Isabelle Adjani 🇫🇷ⵣ ⵣ ⵣ🇩🇿 pic.twitter.com/Hi5w4pjpI7
— Jean Baptiste 🇩🇿 ⵣ (@Oliver66Marty) November 13, 2017
Certes, la Kabylie produit des guerrières intrépides, mais il y a aussi des artistes de grand talent qui ont marqué leur temps.
C'est le cas de Madame Isabelle Adjani, fille d'un certain Mohammed Chérif Adjani, originaire de la wilaya de Tizi Ouzou, en Algérie.
Probablement l'une des plus grandes actrices françaises du XXème siècle, elle a joué dans une multitude de films qui aujourd'hui sont cultissimes.
On pense notamment à La Reine Margot, à L'Histoire d'Adèle H. ou encore à La Journée de la jupe.
Très régulièrement, il lui arrive de revendiquer publiquement sa "kabylité".
Une manière, pour elle, de renouer avec ses racines berbères.
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Djouhra Abouda Lacroix, l'artiste
Djouhra ABOUDA-LACROIX dite Djura
— AID KARIMA (@AIDKARIMA) October 18, 2019
Personnalité associée Section de l'éducation de la culture et de la communication CESE
Artiste Écrivaine Cinéaste Auteur Compositeur Franco-algérienne
Fondatrice du groupe Djurdjura Année 1979 “ World music”https://t.co/yUIAozyORn
Fondatrice de Djurdjura, en 1979, un groupe de musique 100% kabyle, elle n'aura de cesse, au cours de sa longue carrière, de rendre hommage à sa Kabylie natale au travers de ses chansons.
Née en 1949, à Ifigha, dans la wilaya kabyle de Tizi Ouzou, elle quitte l’Algérie avec son père pour s'installer en France en 1954.
À cet âge, elle ne parlait alors que le kabyle.
Une déchirure originelle qui a poussé la jeune femme à renouer avec ses racines.
En 1961, elle revient sur la terre de ses ancêtres, et c'est au cours de ce voyage qu'elle choisira d'embraser sa carrière d'artiste.
En 1979, elle fonde, avec ses deux sœurs, Malha et Fatima, le groupe DjurDjura.
Une référence à la montagne Djurdjura.
En 1986, elle publie son autobiographie, Le voile du Silence, qui se vend à plus de 200 000 exemplaires.
Une preuve de son immense popularité.
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Fadhma Aït Mansour Amrouche, la poétesse
Fadhma Ait Mansour-Amrouche, à 18 ans, avec son fils aîné. Ce superbe cliché colorisé illustre l'édition anglaise de ses mémoires. pic.twitter.com/janwMUpaTK
— Hocine Lamriben (@Lamriben) November 4, 2017
Née à Tizi Hibel, dans la wilaya kabyle de Tizi Ouzou, Fadhma Aït Mansour Amrouche est une plume berbère qui aura marqué son époque.
À la fois écrivaine, poétesse, musicienne, et chanteuse... C'est un talent qui n'a jamais eu peur d'embrasser tous les styles pour exprimer sa voix.
Convertie au catholicisme, elle a par la suite choisi on prénom de baptême, Marguerite.
Elle se marie ensuite avec le kabyle Antoine-Belkacem Amrouche, lui aussi converti, avec qui elle aura huit enfants.
Toute sa vie, elle n'aura de cesse de rendre hommage à sa Kabylie natale.
Dans les années 30, elle aura investi son temps et son énergie à la traduction en français de poèmes berbères.
Un moyen pour elle d'introduire la culture Amazighe dans le petit microsome des lecteurs parisiens.
Des textes qui, jusqu'à maintenant, étaient conservés à l'oral.
Décédée en 1968, elle sera l'un des principaux architectes du pont qui relie la culture kabyle et la littérature française.
Edith Piaf, une voix si singulière
Yves Montand et Edith Piaf pic.twitter.com/v6iLheWjti
— marysocontrary (@so_contrary) May 25, 2022
Peu de gens le savent, mais Édith Giovanna Gassion, alia Édith Piaf, a des origines kabyles.
En effet, sa grand-mère maternelle, Emma Saïd Ben Mohamed, connue sous le nom d'Aïcha, elle est la fille d'un certain Saïd Ben Mohamed, un Kabyle originaire de Mogador.
Le journal le Monde lui rendait hommage en parlant d'une "voix kabyle".
Ambassadrice du patrimoine immatériel français, il y a du sang berbère qui coule dans ses veines.