La liste des Kabyles ayant défendus la République en péril est interminable: du père d'Isabelle Adjani - le soldat Mohammed Chérif Adjani - à celui de Marie-José Nat - un certain Abdelkader Benhalassa.
Nombreux sont les Imazighen qui ont mis leur peau sur la table afin de servir l'idéal libertaire de 1789
Il en est de même pour Mohand Seghir Mada - cet arrière-grand-père paternel totalement absent du narratif électoral d'un Jordan Bardella Président du RN - qui n'est désormais qu'à quelques encablures du trône élyséen.
Entre le 1er octobre 1923 et le 1er octobre 1925, le jeune Mohand - né le 12 novembre 1903 à Aït R'zine - a servi patriotiquement la France en se faisant incorporer dans l'armée.
Et c'est au Levant, dans la ville phénicienne de Beyrouth, qu'il a représenté avec fierté les couleurs de la IIIème République.
- Pause sentimentale: Les phrases d'amour typiquement kabyliennes
Tout son parcours militaire est librement consultable aux Archives nationales d'outre-mer (ou "Anom").
Si vous souhaitez visionner sa fiche, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous:
>>> Mohand Seghir Mada <<<
En novembre 1966, date d'émission de ce document administratif, il résidait alors à Montreuil-sous-Bois - en Seine-Saint-Denis (ou "9-3") - au Boulevard de la Boissière.
Un département séquano-dyonisien dans lequel a aussi grandi son arrière-petit-fils.
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Sa fille, Réjane Mada - qu'il a eu avec la Française Denise Annette Jaeck (1905 - 1979) - a épousé un menuisier-ébéniste italien - Guerrino Bardella - avec lequel elle a depuis divorcé.
Ce dernier s'est ensuite remarié avec une Marocaine casablancaise - une certaine Hakima - ce qui l'a amené, au passage, à prononcer la Shahâda.
Kylian Mbappé est aussi un héritier de la kabylosphère de par sa mère, Fayza Lamari. (© Capture d'écran CNews | Europe 1 via YouTube)
La République, de sa fondation jusqu'à nos jours, tire sa richesse de sa diversité.
Et le député européen mariniste est, lui aussi d'une certaine manière, un produit de cette créolisation fédératrice.
Pourquoi ne pas, dès lors, la célébrer comme il se doit ?
1/8 de sang Amazigh (ⵣ) coule dans les veines de ce Bonaparte post-moderne.
Sachant qu'il y a actuellement plus de 800 000 Français qui ont, comme lui, des racines familiales à Tizi-Ouzou ou à Béjaïa.
Faudrait-il lui rappeler que la berbèrosphère constitue l'un des poumons civilisationnels d'une francophonie en pleine expansion ?
En affichant publiquement sa kabylophilie, il pourrait peut-être réconcilier une société française ô combien fracturée.
Et surtout faire taire certaines mauvaises langues médiatiques qui le dépeignent injustement en néo-Pétain.