Montre-moi tes tresses Imazighen (ou Berbères), et je te dirai qui tu es.
Voici un adage qui pourrait être communément partagé au sein de la berbèrosphère.
- Pause vocabulaire: Ce traducteur rifain fonctionne (et il est totalement gratuit)
En effet, hommes ou femmes, la chevelure n'est pas qu'un simple apparat stylistique, mais aussi un indicateur du rang auquel la personne se trouve en société.
Au même titre que les bijoux ou les vêtements, c'est un signe extérieur de stature sociale.
Maquillage et tressage Amazigh d'une YouTubeuse anglophone. (© Capture d'écran | Dr Michelle Dickinson via YouTube)
Avec une histoire mutli-séculaire qui remonte aux origines mêmes de ce peuple indigène d'Afrique du Nord.
Des Kabyles aux Chaouis, sans oublier les Mozabites, les Rifains ou les Chleuhs, tous ont leurs propres codes de coiffure.
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Ainsi, ces derniers exaltent leur propre Amazighité au travers de leurs "braids".
Tout comme les subsahariens le font avec leurs tresses dites africaines.
Campagne promotionnelle en partenariat avec L'Oréal Maroc célébrant un siècle de beauté berbèro-chérifienne. (© Capture d'écran | JAWJAB via YouTube)
Une tradition ancestrale que l'on retrouve aussi chez les Vikings, les Arabes ou les Égyptiens de l'ère antique.
De nombreux anthropologues ont démontré que ces coupes de cheveux tressées permettent notamment aux femmes de démontrer leur appartenance à un clan particulier.
Ce qui peut aller de la fraction, à la tribu jusqu'à la confédération.
Celles-ci peuvent alors être augmentées avec certains artifices étonnants tels que des pelotes, de poils de chèvre les coussinets et même des fils de laine.
Bien évidemment, plus le tressage est sophistiqué et plus la personne coiffée doit recourir à une aide extérieure.
Comme il est physiquement impossible de s'auto-tresser soi-même avec une précision... Il est donc nécessaire de faire appel à un tiers pour y parvenir.
En 2018, l'incubateur artistique JAWJAB et la marque L'Oréal Maroc s'étaient associés pour tourner un clip faisant défiler toutes les coiffures à la mode au Maroc, de 1915 à nos jours.
Montrant ainsi qu'il n'existe pas un modèle figé dans le temps, mais bien une succession de changements et de transmutations au fil du temps.
À l'image de l'ensemble de la maghrebosphère, qui tire sa richesse de sa très grande diversité, et qui n'est hermétique au monde extérieur.